Dossier historique des Clubs de Race Thaï

Publié le 30 Décembre 2012

Dans les années 2000, constatant que le siamois traditionnel était souvent demandé, mais aussi qu’il existait sous le nom de thaï dans divers pays, un duo « d’éleveurs » plus ou moins bien intentionnés, ont voulu profiter de cette forte demande pour y gagner beaucoup. Seulement voilà, un chat sans papiers officiels n’étant considéré que comme un gouttière, il fallait pour le vendre au prix fort le faire revenir au grand jour avec une race reconnue. Sur le papier, cela semble simple, mais dans la pratique, beaucoup moins : il faut être crédible, avoir un dossier solide, etc. Un club voyait donc le jour, établissait un cahier des charges des plans d’élevages, et finissait par obtenir en décembre 2002 la reconnaissance du Thaï par le LOOF. Notons bien que c’est là le seul point positif de cette aventure !


Une fois cette formalité indispensable accompli, il fallait produire rapidement un grand nombre de chats, et pour cela, soit on achète des chats déjà reconnus en Europe ou au USA, soit, on passe par le RIA. RIA, pas très cher à l’époque et qui permettait qu’un juge estime sur les apparences du chat qu’il appartenait à la race, et que ses descendants pouvaient prétendre à un pedigree Riex.
Mais voilà, les juges à l’époque ne connaissaient pas ou peu le nouveau standard, le chat par lui-même ayant disparu des jugements depuis fort longtemps. Dans ces cas là qui mieux qu’un Président de club de race peut aider ou informer ? Donc si le dit Président présente lui-même des chats, on ne peut que logiquement se dire qu’ils sont au standard, et les accepter au titre du RIA. En usant, voir abusant de ce statut, des dizaines, voir des centaines de chats ont été reconnus, et pas toujours au réel standard.

 

Si on part du principe que tous les siamois thaïs sont colorpoint, on doit aussi se dire que tous les colorpoint ne sont pas forcément des thaïs, mais en oubliant ce principe de base, tout devient permis, et tous les colorpoint deviennent des thaïs RIA ! Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi juste les colorpoints ? Allez, on fonce, on va introduire de nouveaux patrons comme le tabby ou le tortie dans la race. Patrons tabby ou tortie, qui ne peuvent en aucun cas appartenir à la race d’origine, comme ce club la revendiquait pourtant haut et fort ! Et qui dit tortie, dit red… ou golden. Et nous voilà avec des couleurs d’un autre monde dans la race. Mais aussi des chats trapus, courts sur pattes, cobby, bristishé, persanés, à poils plus ou moins long, avec des groins, des stops, et j’en passe : le loup était entré dans la bergerie, et 10 ans plus tard nous peinons à faire reprendre la bonne route aux thaïs tant dans son apparence que dans ses patrons et couleurs ! Depuis des années des éleveurs importent des chats dont les lignées sont pures et exemptes de ces dérives commerciales nées dans la tête d’un duo infernal et reprises par des opportunistes croyant qu’ils vont faire une bonne affaire en vendant des chats qui ne sont pas « comme les autres »,  et pour cause, ils ne sont pas de bonnes lignées et ces croisements apportant couleurs et patrons nouveaux, ou apparences non foreign, ne peuvent se revendiquer thaïs en toute bonne foi. Du reste à ce jour, certains continus à faire rentrer en RIA des chats non-conformes…

 

Mais revenons à nos thaïs : Ria et Riex, c’est bien mais cela laisse des pedigrees incomplets, donc des chats qui ne peuvent être vendus aussi chers que si les pedigrees sont complets, alors, on arrange des arbres généalogiques pour le moins fantaisistes. Non seulement cela correspond à des délits relevant du droit pénal, tel que le faux en écriture, mais seul le LOOF peut délivrer des pedigrees en France, ou une fédération reconnue en Europe, en aucun cas un simple club. Ceci est aussi une fraude, relevant de l’escroquerie : on vend un chat qui ne correspond pas à la description, et dont la généalogie devient contestable, et légalement encore c’est une grave infraction. D’où l’intervention de la DGCCRF et du LOOF afin de stopper ces méfaits, la radiation du dit club est aujourd’hui ce qui nous intéresse, au-delà des diverses poursuites judiciaires qui elles ne nous regardent pas.
Le Thaï redevenait orphelin la porte était ouverte à de nouvelles malversations, certains autres éleveurs embusqués dans l’ombre attendant de pouvoir faire leur trou au détriment de la race elle-même n’attendaient que cela pour sauter sur l’occasion. C’est alors que l’ancien Président du LOOF nous a demandé d’intervenir pour la race, pour sa pérennité, et pour redorer le blason si vite terni par ce duo infernal… EuroThaï voyait le jour dans les mois qui suivirent.

 

Depuis, ce duo n’a pas pour autant cesser de vouloir faire son beurre sur le dos des chats, loin de là ! Un nouveau club, mais non reconnu comme officiel, un beau discours disant que ce qui est officiellement appelé thaï n’est pas le vrai chat (ils ont si peu fait pour il faut dire !), et de là à affirmer que quelques chats de rues ou de fermes colorpoints sont des chats de la race originelle, même si personne ne peut en attester avec certitude, et certainement pas le fermier qui a vu la minette se faire prendre par le gros matou du coin qui n’a rien de la race, mais chut, on ne va pas le dire, sinon le chat devient un pure gouttière ! Mais cela ne suffit pas pour justifier un prix exorbitant pour un chat qui ressemble de loin par temps de grand brouillard avec un minimum de presbytie à un thaï ! Alors ce duo infernal a trouvé une solution : modifier la vérité à leur avantage ! Le LOOF refuse de reconnaître leurs chats suite à leurs dérives ? Si on disait plutôt que le LOOF ne reconnaît pas la race des siamois traditionnels, tout simplement, il y aura bien quelques pigeons pour y croire ! Partant de là, on peut demander un prix équivalent à celui d’un chat de race, puisqu’il est vendu en tant que tel même sans papiers !

De là à entasser dans le grenier des dizaines de chats dans des boxes de 5m² à peine, il n’y a qu’un pas, et il a voté été franchit par l’ancien président de ce club déchu.
On a gardé de l’époque des noms de domaine internet, qui permettent quand on recherche un siamois traditionnel de tomber en priorité chez eux, et le grand public mal informé sert de pigeon tout trouvé. La boucle est bouclée, ou presque, parce que depuis des années EuroThaï informe et dénonce ces pratiques douteuses qui n’ont qu’un but : l’argent que pourrait rapporter l’engouement pour ces chats magnifiques que sont les thaïs, les vrais !

 

N’oubliez jamais qu’un chat sans pedigree est un chat de gouttière, même si les parents n’en sont pas. Et un chat de gouttière ne peut se vendre plus cher que le prix des vaccins et de la puce qu’il a reçu, soit 250 voir 300 euros pas plus… Ne vous laissez pas berner par des belles histoires à dormir debout...

 

En novembre 2005 le LOOF a même été amené faire un communiqué officiel sur son site. Il faut souligner le caractère exceptionnel de cette démarche, en voici le contenu :

 

Chathaï (22 11 05)

Le club de race Chathaï n’est plus affilié au LOOF.

Nous mettons en garde les futurs acquéreurs de chats de race Thaï nés en France sur le fait que, pour cette race féline comme pour les autres, l’appellation chat de race est réservée aux seuls chats munis d’un pedigree LOOF (loi du 6 janvier 1999, article 16, al.III).

Les associations qui proposent des Thaïs avec une autre généalogie sont hors la loi.

 

 

Rédigé par Eurothai

Publié dans #Le Thaï - l'élevage et le LOOF

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :